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Posts Tagged ‘vietnam’

Jour 307 – 89 km
Le petit sourire en coin a trahi la serveuse. Jusqu’au dernier repas, nous nous serons fait arnaquer. C’est la première fois que nous sommes n’avons aucun pincement au coeur en quittant un pays.
Nous sommes passés à côté du Vietnam. Le délit de sale gueule dès qu’il s’agit d’argent, le bruit continuel qui attaque les nerfs, la crasse des fumées d’échappement n’expliquent pas tout. Nous ne nous sommes pas investi comme il le fallait dans ce pays. Peut-être étions-nous trop pressés par le temps ? Peut-être avons-nous été déçus par nos tentatives touristiques ? Peut-être commençons-nous à fatiguer tout simplement ? Nous n’avons presque fait que suivre la route principale. Nous ne connaissons que deux mots de Vietnamien, « merci » et « riz », alors qu’après quelques semaines nous pouvions expliquer notre voyage en Russe ou en Chinois.
Le Vietnam n’est objectivement pas un pays facile, certainement pas pour les cyclistes en tout cas, mais les quelques personnes rencontrées et certains paysages ne permettent aucun doute quant aux trésors que l’on peut trouver ici. Nous n’avons pas su les trouver. Il faudrait revenir, dans d’autres conditions. Et avec des bouchons d’oreilles en béton armé.
Juste après la frontière, le Cambodge accueille ses visiteurs à sa façon. Les premiers kilomètres ne sont qu’une rangée de casinos. Si les premiers sont des établissements luxueux, plus on avance et plus les façades se dégradent. Très vite nous traversons les rizières éclairées d’un soleil orangé.
Pas d’auberge tous les deux cent mètres ici. Nous nous faisons accueillir pour la nuit dans un endroit indéterminé. Petit village ? École ? Centre de jeunes ? On nous propose contre quelques dollars de dormir dans une petite salle inusitée. En quelques minutes une armée d’enfants sales, culs nus et hilares accompagne des adolescents pour déblayer l’endroit. Le bric et le broc sont retirés presto, le balai est passé pour sortir les cadavres de cafards, l’eau saumâtre des toilettes est mélangée pour en apaiser l’odeur. Sur une simple planche on installe une natte tressée de paille de plastique puis l’indispensable moustiquaire. Les piqûres tuent dans la région.
Encore tendus et secoués par le Vietnam, nous nous couchons à la nuit tombée. L’orage s’est levé. Les éclairs soulignent sporadiquement les contours vaporeux de la moustiquaire. Derrière le mur on entend faire la vaisselle, un téléphone portable chantant un air un peu nasillard. Nous renouons pour une nuit avec cette douce improvisation d’Asie Centrale qui commence à nous manquer. Le parfum d’aventure revient. Nous allons nous plaire au Cambodge.


Day 307 – 55 miles
The small half-smile betrayed the waitress. Until the last meal, we shall have got nabbed. It is the first time we are not sorry to leave a country.
We screwed Vietnam. The appearance-based prejudice as soon as money is involved, the continual noise which attacks nerves, smokes from exhausting pipes do not explain everything. We did not put a lot as one would have needed in this country. Maybe were too much in a hurry ? Maybe we were disappointed by our tourist attempts? Maybe we begin to get tired? We were only following the main road. We know only two Vietnamese’s words, « thank you » and « rice », while after a few weeks we could explain our journey in Russian or in Chinese.
Vietnam is not objectively an easy country, certainly not for the cyclists, but some met persons and certain landscapes allow no doubt as for the treasures one can find there. We did not know how to find them. It would be necessary to return, in other conditions. And with ear plugs made of reinforced concrete.
Just after the border, Cambodia welcomes its visitors. The first kilometers are only a row of casinos. If the first ones are luxurious establishments, the more we move forward and the more facades degrade. Very fast we cross ricefields lit by an orange-coloured sun.
No inn every other hundred of meters here. We are welcomed for a night in an indefinite place. Small village? School? Center of young people? The people let us sleep in a tiny dirty romm against a few dollars. In a few minutes an army of dirty children, half-naked and hilarious accompanies teenagers to clear the place. The hoard is swiftly removed, the broom is swept to remove out the corpses of cockroaches, the brackish water of toilet is stirred to calm the smell. On a simple board a mat braided by plastic straws then the indispensable mosquito net are installed. Mosquiti bites kill in the region.
Still tightened and shaken by Vietnam, we lie down in the dark night. The thunderstorm got up. Flashes of lighting underline sporadically the vaporous outlines of the mosquito net. Behind the wall one intend to do the dishes, a mobile phone singing a nasal tune. We take up for night with this soft improvization of Central Asia which begins to miss us. The perfume of adventure returns. We are going to like in Cambodia.

Des cigarettes Alain Delon ??? - Cigarettes called Alain Delon ???


La nuit tombe et nous dormons chez l'habitant à la campagne, protégés par une moustiquaire - The night is falling and we sleep at some random people's place in the countryside, protected by a mosquito net

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14/12/2011 : Ho Chi Minh

Jour 306
Les journées à Hô Chi Minh défilent sans qu’on s’en rende compte. Cloué au lit pendant deux jours, il faut dire que le temps passe vite… Les torrents de motos se déversent sur la ville comme à Hanoï. L’électricité est dans l’air, l’énergie est partout. La ville semble ne plus vouloir s’apaiser, de peur de s’endormir.
Près de la cathédrale Notre-Dame, entre les reliques militaires américaines, se pose, trapu, le musée de la guerre. Le musée des horreurs de la guerre. Sur plusieurs étages les galeries de photos montrent la réalité crue des massacres, les moitiés d’enfants démembrés tenus par un GI souriant, les victimes éviscérés des mines, les armes vicieuses ou les déformés congénitaux de l’agent orange, le désherbant lâché des avions pour raser la jungle. Cette fois-ci, c’est le barbarisme américain qui est dénoncé, et à raison.
Ce musée est bien entendu un outil de propagande. On se demande s’il existe un lieu aux États-Unis relatant les atrocités subies par les Yankees loin de chez eux. La misère des Vietnamiens rampants comme des animaux et suffocants dans les étroites galeries de terre était bien sur leur sol, elle.
Tristement, on se dit qu’un tel musée pourrait exister dans tous les pays du monde, témoignant des immondices commises par le camp d’en face, oubliant ses propres horreurs.


Day 306
Days in Hô Chi Minh go fast. Confined to bed for two days, it is necessary to say that time flies… The torrents of motorcycles pour on the city as to Hanoï. The electricity is in the air, the energy is everywhere. The city seems not to want to calm down, for fear of falling asleep.
Near the cathedral Notre-Dame, between the American military relics, settles the museum of the war. The junkshop of the war. On several floors the galleries of photos show the raw reality of the massacres, halves of the dismembered children held by a smiling GI, the victims eviscerated by land mines, vicious weapons or congenital deformation because of the orange agent, weedkiller released by planes to shave the jungle. This time, it is the American barbarism which is denounced, and to reason.
This museum is naturally a propaganda tool. We wonder if there is a place in the United States telling the atrocities undergone by the Yankees far from to USA. The misery of the Vietnamese, breathless and crawling as animal in the narrow galleries in the jungle was on their ground.
Sadly, we say to ourselves that such a museum could exist in all the countries of the world, showing filth committed by the opposite camp, forgetting its own horrors.

Noël sous le soleil et 30°, ça fait bizarre - Christmas under the sun and 30°, it's feeling weird...



L'hôtel de ville à Ho Chi Minh - The mayor hall in Ho Chi Minh



La messe avec les écrans plats sur le côté, façon karaoké...allez tout le monde chante - The mass with flat screens on the side, karaoke style... come on, everybody sing...


Coquilles d'oeufs pour la décoration des vases, travail méticuleux - Eggs shells for the decoration of the flowers holders, meticulous work



Cérémonie au temple CaoDai, mixte de bouddhisme, taoisme et confusianisme - Ceremony at the CaoDai Temple, mixture of buddhism, taoism and confusianism



Nous rencontrons Joy et sa maman, de Singapour. Nous lui donnons rendez-vous dans quelques mois ! - We meet Joy and her mum, from Singapore, we'll see each others again in a few months !

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07/12/2011 : Nha Trang

Jour 299
Quand il s’approche, l’animateur du petit bateau dans lequel nous avons embarqué pour une visite des îles trahit en un instant sa volonté de mettre l’ambiance. À mes dépens. Seul blanc du bateau, impossible d’y couper. En un instant, un micro à la main, on se sent un peu l’ado de la chanson d’Aldebert : à l’aise comme un poisson dans l’air…
Il faut remettre les choses dans leur contexte. Les Vietnamiens sont des fans de karaoké. Hurler des chansons alcoolisées sur des mélodies approximatives à faire vriller les oreilles même de Bartók est un sport national.
Pieds nus sur la table, l’animateur me propose de chanter n’importe quelle chanson. Tout va très vite : « Proud Mary » ? Le riff principal a été joué il y a quelques minutes et m’a découragé. Du Sanseverino ? Il faudrait attraper la guitare, bien accrochée à son porteur qui agit comme tous les guitaristes de la terre : il joue trop fort et entre les morceaux. On ne vole pas sa virilité à un héros. « Killing in the name of » ? L’idée m’a effleuré…
« Elle descend de la montagne à cheval »… Il doit répéter plusieurs fois pour que le cerveau imprime. « Elle descend de la montagne à cheval »… La quintessence de la chanson française. L’esthétique, l’artistique, le haut du panier. Surtout, trois accords et deux couplets. Et la cerise : l’opportunité de crier des « youpis » dans les dernières mesures.
Guitare désaccordée. Batterie sourde déglinguée. Larsens. Écho eighties. Frappe dans les mains. « Youpi-ha ».


Day 299
When he approaches, the presenter of the small boat on which we embarked for a visit of islands betrays in an instant his will to raise the atmosphere. At my expense. Being the only white guy in the boat, it is impossible to get away from it. In an instant, a microphone in the hand, I feel a little like the teenager of the song of Aldebert: comfortable as a fish in the air…
It is necessary to put back things in their context. The Vietnamese are fans of karaoke. Roaring alcoholized songs on rough melodies that would even drill the ears of Bartók is a national sport.
Barefoot on the table, the presenter ask me to sing any song. Everything goes very fast: « Proud Mary »? The main riff was played there a few minutes ago and discouraged me. Sanseverino? It would be necessary to catch the guitar, hung on well on its carrier which acts as all the guitarists of the earth: he plays too loud and between the songs. We do not steal his virility to a hero.  » Killing in the name of « ? The idea touched me…
« Elle descend de la montagne à cheval »… He has to repeat several times so that the brain understand. « Elle descend de la montagne à cheval »… The quintessence of the French song. The aesthetics, the artistic, the top of the basket. Especially, three chords and two verses. And the cherry: the opportunity to shout « Yippee » in the last measures.
Out of tune guitar. Badly muted drum kit. Larsens. Echo from the eighties. Striking in hands.  » Yippee – ha « .

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