Jour 129 – 24 km
De loin notre journée la plus étrange depuis le début… Pour des raisons administratives nous devons nous dépécher d’atteindre Nukus en Ouzbékistan. Nous décidons donc de mettre nos vélos dans un camion. Le premier nous promet de nous emmener jusque la frontière mais s’arrête bientôt pour une raison inconnue. Nous voilà au milieu d’une piste poussièreuse, défoncée, loin de toute ville. Siugi arrête un deuxième camion qui cahote et tombe en panne plusieurs fois. Le sympathique conducteur nous dépose devant une épicerie qui n’ouvrira jamais au beau milieu du dernier village avant la frontière. Maisons délabrées et silence de mort : le soleil est plus fort que tout ici et le vent doit certainement désintégrer les murs de terre ou de béton.
Un 4×4 nous prend jusqu’à la douane : vélos démontés et coincés entre chaines et roues, nous ne bougeons pas d’un poil pour les derniers 30 kilomètres. À la frontière des ouzbeks nous proposent de nous emmener jusque Nukus. Départ à 2H du matin, à deux voitures, aucune ne semblant assez grande pour y mettre un vélo… Flairant l’entourloupe, nous filons à l’Anglaise vers la frontière.
Nous y sommes reçu par un douanier anglophone particulièrement serviable qui nous évite une arnaque tentée par un de ses collègues. Mais il doit contrôler nos livres et les problèmes commencent : nous lisons le Coran. Il devient très suspicieux et il faudra de longues discussions, traductions et autorisations de sa hiérarchie pour nous laisser passer. Le livre est maintenant inscrit sur nos papiers. Va-t-il nous causer des problèmes à la sortie du pays ?
Day 129 – 15 miles
By far the strangest day so far… For administrative reasons we must hurry to reach Nukus in Uzbekistan. We decide to put our bikes in a truck. The first promises to take us up to the border, but stops for undefined reason. We are in the middle of a smashed dusty track far from any town. Siugi stops a second truck that breaks down several times. The friendly driver drops us off in front of a grocery store in the middle of the last village before the border. Dilapidated houses and dead silence : the sun is stronger than anything here and the wind disintegrates the walls made of earth or concrete.
We take a 4×4 to the border : stuck between chains and wheels, we do not move a muscle for the last 20 miles. At the border of Uzbekistan a guy offers us to take us to Nukus. Starting at 2 am, two cars, none seemed large enough to put a bike : that smells bad. We rush to the customs.
We are received by an extremely helpful English-speaking custom guard. He avoids us a scam attempted by one of his colleagues. But he must control our books and the problems begin : we read the Koran. It becomes very suspicious and it takes considerable talks, translations and permissions from his superiors to let us pass. The book is now listed on our papers. Will it cause us problems at the exit of the country?

Petite pause à l'ombre devant le magasin alimentaire qui n'ouvrira jamais à 15H comme prévu - Little break in the shadow in the front of the food shop which will never open at 3pm as expected